Je m’appelle Betty Bowers, j’ai 13 ans, je vis au sein d’une famille bourgeoise composé de mon père, ma mère mon frère de 23 ans et ma grande sœur de 17 ans. Je suis ce que l’on trouve de plus banale chez une fillette de mon âge.
Aujourd’hui, c’est les vacances, on fête les morts à ce qu’il parait, ça me fait un peu rire, il est vrai que je ne vois pas vraiment en quoi il est festif de mourir ou de donner la mort à un être vivant. Je ne connais pas encore la famille Firefly, et j’ai une sainte horreur des choses macabres. Je suis pour mon âge, une jeune fille, un peu bébé et toujours entourée de ma mère car, du haut de mes 13ans, je n’ai pas beaucoup d’amis. Ma famille me dit que je suis « sauvage » mais comment être « sauvage » lorsque l’on vit dans un palace où je dispose de ma chambre et de ma propre salle de bain.
Bref, on fête les morts, pour cette « joyeuse » occasion, mes parents ont décidés de partir rendre visite à ma famille décédée depuis un bail, au cimetière du comté de Saule. Nous avons donc loué une maison d’ôte où mes parents comptent passer la semaine.
Nous sommes donc samedi, nous avons prévu de partir demain. Mes parents, ma sœur et mon frère commencent à faire les valises. Moi, je ne les fais pas. Je n’ai pas envi de partir m’enterrer une semaine entière dans cette ville de campagne. Je me fais, une fois de plus en 3 jours engeuler par mon père : « Pourquoi ta valise est toujours vide, nous partons demain, tu ne crois tout de même pas que l’on va t’attendre en plus. Il y a vraiment que toi pour nous faire raller comme ça, je reviens te voir dans une heure, et dis toi que t’as intérêt a être prête a partir ! »
Je déteste mes parents, tout comme je déteste tout le monde. Moi, j’aime les animaux. Leur naïveté les rend plus gentils que les êtres humains. Comment on peut apprécier une espèce qui arrive a se détruire elle-même ?
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Nous voila arrivé, ma famille et moi au comté des saules. Le village est plutôt lugubre et nous sommes en pleine campagne. La maison d’ôte où nous sommes logé se situe juste en face d’une ferme habitée par une très étrange famille. Nous ne les connaissons pas du tout et seule la fille est venu nous parler. Elle est venue, le jour de notre arrivée au comté. C’est une très jolie blonde, suffisamment grande pour imaginer qu’elle est mannequin. J’aimerai devenir comme elle plus tard. Mon frère a tout de suite craqué pour elle. A sa façon de s’habiller, on pourrait la comparer à Madonna : un chapeau de cow-boy, un t-shirt blanc et un mini short en jean. Son rire est celui d’une fillette de six ans même si elle en parait vingt.
Au début, je la trouve étrange. Comment une fille qui vit là depuis qu’elle est née peut s’intéresser à une famille venant de la ville et qui ne reste en campagne que pour la semaine ? Peut-être n’a-t-elle pas d’ami ? Ensuite, je remarque que mes treize ans ne la gêne pas. Elle passe la plupart de son temps à jouer avec moi, une fois, elle me propose même de jouer à la marelle. Très vite, mon frère essai de s’intégrer a notre mini groupe de fille et vient jouer avec nous. Je me doute, pour se rapprocher de Baby car il a plutôt comme habitude de me snober.
Baby passe maintenant ses journées avec mon frère. Elle ne me propose plus de jouer à la marelle mais elle vient tout de même me voir lorsqu’elle voit que je me sens seule. Mes parents l’adorent et l’invitent un soir à dîner avec nous. Ils savent que mon frère l’aime bien. Ils le pousse à lui avouer et lui propose même de l’inviter à la maison un de ces jours.
Ce soir la, ma mère nous a préparé sa spécialité : Bœuf mijoté façon bourguignon, afin de combler sa « potentielle » future belle fille. Pendant le repas, nous nous sommes tous beaucoup amusé. Baby est vraiment très drôle. Même mon père, pourtant très réservé a contribué a notre rigolade. Baby est au cœur de la conversation. Ma mère tente par tous les moyens de savoir si elle a un petit copain tandis que mon frère essai de cacher sa gêne en blaguant sur l’aspect vieux jeu de maman et ça fait amuse beaucoup Baby et le frangin prend son rire d’enfant comme une victoire. Moi je suis spectatrice de la scène. Je regarde avec moquerie, à tout de rôle, mon frère et ma mère débattre et fait un clin d’œil complice à mon père de temps en temps.
Baby complimente maman sur ses compétences de cuisinière et la remercie, elle est mon père de l’avoir invité. Maman est aux anges. Je crois que c’est la dernière fois que ma famille et moi étais vraiment en osmose, mais nous ignorions encore ce que l’avenir nous attendait.
Le lendemain matin, alors que je somnole dans mon lit, quelqu’un sonne à la porte. J’entends ma mère parler. Je me lève pour voir qui est cette personne. C’est la mère de Baby. Elle a un style très étonnant. On croirait voir une danseuse de cabaret retraitée. Elle est blonde, mais contrairement à sa fille, ses cheveux sont raides. Elle est vêtue de rose et porte un boa noir autour du cou. Elle est venue remercier mes parents d’avoir invité Baby a dîner et nous invite le soir même chez eux. Ma mère lui propose donc de boire un café, elle accepte. Je reste alors à table avec elles.
Elle nous explique qu’elle habite la ferme depuis que ses parents sont décédés il y a vingt ans, qu’elle y vit avec sa fille, son frère et ses deux fils : Tyni et Otis. Baby et Tyni sont ses enfants naturels tandis qu’Otis a été adopté.
En effet, Otis a 28 ans, il est né albinos et fut délaissé par ses vrais parents. Arrivé à l’adolescence, il devient agressif, rejeté par tout son entourage, il fini par fuguer, passe de famille d’accueille en famille d’accueille pour atterrir un jour chez les Firefly.
Tyni, lui a 25 ans et souffre de gros problèmes de santé. Il y a une dizaine d’années, Monsieur Firefly pete un câble et met le feu à la ferme. Tyni qui avait aménagé sa chambre à la cave n’a pas eu le temps de sortir et il n’a aujourd’hui presque plus de peau et plus d’oreilles. Madame Firefly nous demande de ne pas être surpris, lorsque nous le rencontrerons ce soir parce qu’il porte en permanence un masque afin de cacher ses brûlures et que lors des repas, toute la famille et leurs invités se doivent de porter eux aussi un masque pour que tout le monde soit a égalité.
Elle nous explique aussi qu’il ne faut pas être étonné lorsque nous rentrerons dans leur maison car tous les murs extérieurs sont recouverts de poupées en plastique décapitées. C’est Baby qui, quand elle était petite, détestait les poupées et chaque fois que l’on lui en offrait une, elle finissait accrochée sur le mur de la ferme.
